FUNDATIA IOAN BARBUS

CELE MAI CITITE

La France à l’heure de la colère révolutionnaire

LAÏCISME JUSQU’AU SUICIDE CULTUREL

Le 26 janvier crt. a eu lieu à Paris une manifestation intitulée Le Jour de Colère. La colère des Français avait été suscitée par les promissions non-honorées de Hollande au sujet de la croissance économique et du pouvoir d’achat et par les lois qui attaquent la famille et ignorent la loi naturelle, par l’augmentation des taxes, mais aussi par les mesures administratives prises par les autorités contre les spectacles explicitement vulgaires et antisémites de Dieudonné M’Bala M’Bala.

DieudonnePour qui ne le sait pas, l’humour de Dieudonné, qui est activisme politique plutôt que comédie, s’exprime à peu près ainsi : « Je n’ai pas à choisir entre Juifs et nazis. Je suis neutre en cette affaire. Je suis né en 1966. C’est passé. Qui a provoqué qui ? Qui a volé qui ? J’ai ma petite idée… » D’origine franco-camerounaise, Dieudonné s’est fait un nom après avoir présenté, dans un sketch télévisé, un coloniste israélien comme nazi. En continuant par d’autres exploits, il a nommé la commémoration de l’Holocauste « une pornographie mémorielle », il a lancé la chanson ‘Shoananas’ et aussi la quenelle – un salut nazi parodié aux connotations obscènes. Ilitch Ramirez Sanchez – le terroriste Carlos – s’est offert, en 2009, pour assister Dieudonné dans la campagne pour les élections euro-parlementaires; Dieudonné a rencontré Ahmadinejad, il a donné des interviews à la télévision iranienne et fut financé par les Iraniens.

Pour ce qui est du ‘Jour de Colère’, le nombre des manifestants a été de 17000 selon la police et de l20 à 160000 selon les organisateurs. 263 personnes ont été arrêtées pour participation à un rassemblement armé, continuation du rassemblement après l’ordre de dispersion, violences contre les policiers et destruction de biens. Des dizaines de manifestants ont répèté de nombreuses fois des slogans antisémites : « Juif, casse-toi . La France n’est pas à toi » , « Shoananas », « Faurisson a raison, les chambres à gaz, c’est du bidon », sans être aucunement empêchés. Les participants ont été d’avis que les médias ont relaté les événements de manière sélective. Les esprits se sont calmés les jours suivants, mais il reste à clarifier par les Français, pour eux-mêmes, ce qui les a unis au « Jour de Colère ».

Comme je n’avais jamais vu de pareilles choses auparavant, j’ai pensé que des réactions et des délimitations apparaîtraient de la part des autres manifestants. Il n’en a rien été. Même en acceptant que la manifestation ait été hétéroclite et que son message ne pourrait être que contradictoire, on ne peut passer sous silence les dérapages évidemment antisémites de quelques-uns des manifestants. On peut comprendre que, dans un rassemblement de plusieurs milliers de gens, des manifestants aient pu ne pas entendre ce qui se scandait à une certaine distance d’eux ; pourtant, ils l’ont appris le lendemain, lorsque des enregistrements tout à fait choquants ont été diffusés. Ceux qui ne se retrouvaient pas dans les slogans antisémites auraient du prendre de la distance. On peut difficilement comprendre que pas même les défenseurs de la famille n’aient eu rien à en dire. Il y allait de l’essence de leur démarche, non du renoncement à certaines particularités afin de donner à Hollande une leçon qu’il n’oublierait pas. La défense de la famille, dans le monde européen, n’est pas morale et intelligente si elle ne fait appel à l’héritage biblique dont la culture européenne est imprégnée. Comment pourrait-elle être crédible en acceptant l’antisémitisme ? Le fait que la plupart des propagateurs des slogans antisémites provenaient probablement de l’immigration et donc n’étaient pas des Français « de souche », dont on suppose qu’ils aient dépassé les mentalités du temps de Dreyfus ou de Pétain, n’est pas un argument. Ni le fait qu’une partie des hommes politiques français responsables des décisions politiques réprouvables soient d’origine juive et par conséquent ils méritent de cueillir ce qu’ils ont semé. Les modérés du 26 janvier auraient dû se délimiter des excès antisémites, même si cela leur aurait valu un isolement encore plus grand dans l’espace public. L’absence de ces délimitations réclame des explications.

Malheureusement, il n’y a en a pas eu, ni même au cours des discussions intellectuelles en marge de ce sujet, – assez faibles d’ailleurs. Le droit à la liberté de l’expression, qui, selon les uns, inclurait le « droit à la dérision », fut évoqué comme une formule magique, comme s’il pouvait avoir un effet bénéfique du seul fait d’être mentionné, sans tenir compte si ce « droit » est ou non accompagné du respect dû à l’ensemble des autres principes qui assurent la survivance du bon sens dans la société.

Est éloquente à ce sujet la discussion ou plutôt le monologue en parallèle, entre le caricaturiste Plantu et Alain Finkielkraut. Le premier est d’avis qu’un comédien peut dire tout ce qui lui passe par la tête, que les choses s’arrangent lorsqu’on se moque également de toutes les religions et que les mesures contre Dieudonné renverraient au régime de Ceausescu. Finkielkraut s’en irrite à bonne raison, sans être trop efficace. Il est assez triste que les intellectuels juifs – même s’il se sont, en général, bien présentés, – n’aient pas considéré important de dire que, sans les principes bibliques, la société libre dont Dieudonné & Co. profitent en abusant, n’existerait pas. Ils n’ont pas fait allusion au fait qu’ils participent à une Alliance qui comprend une certaine pédagogie, un Peuple Elu et une Terre Promise.

Ce qui semble échapper à beaucoup de Français, c’est que la haine des Juifs ne peut être combattue rien que par des lois et des méthodes pédagogiques. Il y a en France des lois qui préviennent l’antisémitisme et on explique aux jeunes ce qu’a été l’Holocauste, mais il est évident que l’éducation de Peillon et la justice de Taubira, les préfets et les policiers de Valls ne font plus face à la situation. La législation et l’éducation civique ne peuvent fonctionner suspendues en l’air, mais doivent être argumentées, fondées sur des principes. Pourtant ces principes sont tabous et il n’y a ni dialogues, ni confrontations a leur sujet.

Le laïcisme, en France surtout, ne dispose pas d’instruments qui voient dans l’antisémitisme au-delà d’un risque pour l’ordre public ou un délit. Pour être fidèle a soi-même, il ne doit pas accorder de l’importance au côté moral des choses et d’autant moins à la vérité morale. Par conséquent, même en ce temps où l’on discute de l’essence d’une société libre, la France persiste en son radicalisme laïque et préfère s’auto-saboter en prétendant qu’une confrontation est inutile et indésirable, qui conduise à la comparaison entre la valeur et les résultats d’une société basée sur le Décalogue et la valeur et les résultats obtenus par d’autres types de sociétés. Une telle confrontation sur le terrain moral, même si elle survenait à la douzième heure, déqualifierait Dieudonné et ses copains, car eux, comme tous les révolutionnaires qui veulent redresser une fois pour toutes les erreurs de ce monde, se considèrent moralement supérieurs, ayant la mission et la compétence de sauver les autres. De toute façon, ils s’en fichent des règles, et même s’ils se trouveraient dans l‘obligation de payer le prix de leur transgression, ils se plaindraient d’être des persécutés politiques et poseraient en héros. Mais on ne devrait pas leur permettre de se prétendre « martyrs » d’une certaine « cause », et on devrait les réduire – au vu de tout le monde – à leur vraie dimension, en mettant en évidence leur stature morale de pygmées. Mais, pour cela, on devrait admettre en premier lieu qu’il existe un bien et un mal moral….

EGALITE ET RECONCILIATION PAR L’OPRITCHININA EURASIATIQUE

Apres avoir mis la France sens dessus dessous, il paraît que Dieudonné sera calmé par le fisc. Ses idées sont vraiment dangereuses, et pourtant, il n’est rien de plus qu’un saltimbanque habile, qui, pour certains, a parfois de l’humour. Mais il n’est guère un penseur original. Tout le bruit autour de ses spectacles ne provient pas de quelque idée nouvelle de son propre crû. Il joue selon ce que lui suggèrent ses souffleurs. Ceux-ci sont, parait-il, Yahia Gouasmi, président de la Fédération Chiite de France, fondateur du parti anti-sioniste et Alain Soral.

Le programme de Gouasmi peut être synthétisé en peu de mots : « que l’Etat d’Israël disparaisse de Palestine, qu’il disparaisse complètement, et que Juifs, chrétiens et musulmans construisent un monde nouveau, un monde de la réconciliation et de la fraternité». Comme dirait Zinoviev, Gouasmi « lutterait pour la paix jusqu’à ce qu’il ne reste plus pierre sur pierre.».

Alain [Bonnet de] Soral semble être quelque peu plus complexe. Français ‘de souche’, de descendance aristocratique, il a terminé douze classes dans un bon lycée [Stanislas], sans passer son bac. Il a suivi des cours de sociologie et d’arts plastiques. Après des tendances provo-punk, il a essayé divers emplois et a publié quelque chose. Dans les années ’90, il était attire par le Parti Communiste et en 2005 il a adhéré au Front National. Aux élections euro-parlementaires de 2009, il était cinquième sur la liste du Parti Anti-sioniste. Peu après, il a reconnu avoir été financé par les Iraniens.

Ses hésitations et ses incohérences théoriques ne le découragent pas. Il écrit des livres qui se vendent bien et les salles sont pleines quand il donne des conférences. Il parle beaucoup, y compris de soi-même, et il se croit persécuté. Sur la page de l’Association politique trans-courants Egalité et Réconciliation dont il est le leader, il a placé une photo dans laquelle il arbore une figure hardi-amère, en uniforme de détenu flambant neuf et au-dessous de laquelle il est écrit : « Pour soutenir Alain Soral dans les épreuves qui l’attendent. Faites une donation.»

En tout cas, ses incertitudes cessent lorsqu’il s’agit des Juifs, des Américains et des capitalistes. Ce sont eux, sans doute, qui se fourrent partout et qui sont la source de tout mal, surtout du post-modernisme occidental, l’ « Empire thalassocratique, avec son projet de domination mondiale finale », et qui ne peut être vaincu qu’en « tournant résolument le dos à cet occident atlantiste et a ses fausses valeurs, … et en préservant sans condition la souveraineté géopolitique des puissances du continent eurasiatique, Russie, Chine, Iran, Inde, garantes de la liberté des autres peuples vivant sur la planète. »

Les citations ci-haut sont extraites de la présentation faite par Alain Soral au livre d’Alexandre Douguine « La quatrième théorie politique » et avec elles se conclut la plus grande partie du peu d’originalité ou de complexité auxquelles pourrait aspirer Soral.

Il affirme que ses idées et celles de Douguine « se rejoignent sur tous les points importants ». Ce n’est pas peu de chose, car, chez Douguine, les points importants, bien qu’ils fussent formulés théoriquement, sont concrètement très pratiques : expansion territoriale par l’eurasianisme, ce qui signifie la terreur contre ceux qui n’adhéreraient pas à ce projet. Douguine rêve d’un monde qui réunisse en soi la III-e Internationale, le III-e Reich et la III-e Rome. Son modèle d’organisation est la criminelle opritchnina du non moins criminel Ivan le Terrible.

L’opritchnina fut une partie distincte (un tiers environ) du territoire russe, embrassant les meilleures terres, ainsi que des parties de Moscou et des grandes villes. Elle était dirigée directement et exclusivement par le tsar et administrée par les opritchiniki – gens du peuple autant que boyards, – organisés semi-monastiquement, selon des règles qui variaient selon les caprices paranoïaques du chef. Les opritchniki étaient habillés de noir, ils avaient des chevaux noirs et voyageaient en des voitures noires, portant des enseignes qui représentaient un chien et un balai, symbolisant la fidélité qui élimine la trahison et agit comme instrument de la colère divine. Ils étaient extrêmement violents et n’avaient pas de comptes à rendre, ils organisaient des exécutions sadiques, souvent déroulées en connexion avec des offices religieux, incluant femmes, enfants et serviteurs du condamné. L’expériment fut un échec total et se solda par la mise à mort de milliers de gens, par de vastes terres restées en friche et l’affaiblissement des forces de défense de Moscou. En en voyant les résultats, le tsar supprima le système et fit exécuter les traîtres. Staline avait apprécie l’opritchnina pour avoir réduit le pouvoir des boyards et contribué à la centralisation de l’Etat, en regrettant toutefois qu’Ivan le Terrible se fùt repenti de certains crimes.

Douguine considère qu’à présent, comme du temps d’Ivan le Terrible, la Russie a des ennemis qui peuvent l’empêcher d’accomplir sa mission historique. Il se croit être un deuxième Ivan Peresvetov, le clerc érudit dont Ivan le Terrible s’était approprié l’idée que le mal ne peut être détruit que par des méthodes terribles, car « sans terreur on ne peut pas instaurer la vérité dans le royaume ». Douguine désire donc que de jeunes gens « actifs et intelligents » assument la charge des « sauver la Russie » et de faire que le pouvoir redevienne « sacré », que la Russie soit donc conduite par une idée puissante, telle que l’unité eurasiatique, organisée selon une nouvelle opritchnina. Cette idée le fascine tellement qu’il a tenu une conférence sur le thème de « la métaphysique de l’opritchnina ».

Ainsi que l’affirme Anton Chekovtsov, Douguine est parfaitement conscient que son objectif est le fascisme et la terreur; pourtant, au cours de ses rencontres avec de jeunes activistes de l’eurasianisme, il leur recommande quand même de ne pas s’auto-définir comme Hitlerjugend et de ne pas parler ouvertement de l’opritchnina.

En fait, l’opritchnina de Douguine dépasse en paganisme celle d’Ivan le Terrible. Le combat que mène Douguine est un combat final qui inclut l’annihilation des Juifs qui n’adhèreraient pas au projet eurasiatique.

En développant une idée de Jacob Bromberg, Douguine divise essentiellement les Juifs en deux catégories irréconciliables, notamment celle de l’ « orientalisme juif », hassidique-marxiste, mystique-socialiste, orienté vers le communisme, qu’il ne considère pas un phénomène moderne, spécifique de la période soviétique, mais une conception enracinée dans les profondeurs de leur histoire nationale, probablement enfouie dans un « terrible secret religieux ou racial » ; la seconde catégorie, totalement différente de la première, est celle de l’ »occidentalisme judaïque», héritière de la ligne orthodoxe maïmonidique, rationaliste, bourgeoise, libérale, qui prédomine aujourd’hui en Israël et dans le monde. Douguine soutient que l’ « orientalisme judaïque » aura toujours une place dans le Grand Empire Eurasiatique, en avertissant toutefois que les déviations ne seront pas tolérées : « la trahison de cette Grande Idée (l’eurasianisme) ne sera ni pardonnée, ni oubliée, jamais, par personne ».

Pourtant, Douguine fait rarement la différence, d’ailleurs inconsistante, entre judaïsme « orientaliste » et « occidentaliste ». Lorsqu’il se réfère aux Juifs, il les considère tous comme une communauté qui « garde le mystère de ses différences raciales » et il accuse le judaïsme de dissocier la création de Dieu, « comme un exil, comme un labyrinthe mécanique, dans lequel erre le peuple choisi, dont la mission réelle ne se trouve pas dans les fameuses victoires de Josué, fils de Noun, ou chez le prophète Ezra, mais dans les tournures tragiques de sa diaspora ». Il considère que le temps est venu pour « une nouvelle confrontation, libre, entre la métaphysique diasporale et l’indigène, qui apportera une force originale, un aspect providentiel, sacral, au dialogue arien-judaïque ». Les deux univers – judaïque et indo-européen – participent à « des pôles différents de la réalité » ; « la Shekina souffrante et exilée ne peut souffrir la comparaison avec la communauté spirituelle de l’élite indo-européenne. Le monde judaïque nous est hostile, mais le sens de la justice arien et la gravité de la situation géopolitique nous invitent à comprendre ses lois, ses règles et ses intérêts. L’élite indo-européenne doit faire face à la tâche titanique de comprendre ceux qui lui sont différents, non seulement du point de vue national, culturel et politique, mais aussi métaphysique. Et, en ce cas, « comprendre ne signifie pas pardonner, mais vaincre », affirme la théorie eurasiatique.
(Note : la Shekina signifie la Présence glorieuse du Seigneur, manifestée, à la sortie d’Egypte, par une nuée, le jour, et par une colonne de feu, la nuit, accompagnant le peuple élu dans le désert, cf. Nombres, 9,2l).

La Bible parle tout autrement du peuple élu : « Je bénirai tous ceux qui te béniront, et ceux qui te maudiront, je les maudirai ; et toutes les nations de la terre seront bénies en toi » (Genèse, 12,3). « J’userai de miséricorde envers toute la maison d’Israël et je serai plein de zèle pour Mon saint Nom » (Ezéchiel, 39,25), et, selon les paroles de Jésus, « le salut vient des Juifs » (Jean, 4,22). Les citations de ce genre abondent.

Je ne suspecte pas Soral d’avoir lu systématiquement, ni la Bible, ni toutes les élucubrations sulfureuses de Douguine. Il veut « sauver la France », il déteste l’Occident et il s’était allié avec les radicaux, avant d’avoir connu Douguine. Voilà pourquoi, même s’il se déclare matérialiste, et peut-être ne voit-il pas toutes les implications de la théorie eurasiatique, il a assumé le message douguiniste en entier et il s’est fait l’avocat de ses méthodes. Le fait qu’il affirme être antisioniste et non antisémite, ou bien ses divagations sur « la droite des valeurs et la gauche du travail », ainsi que d’autres élucubrations théoriques, ne comptent plus. Lorsque la terreur entre en cause, c’est elle qui dirige le mode d’application des idées, aussi généreuses et complexes qu’elles soient formulées.

L’historien Stéphane François constatait, que non seulement Soral, mais aussi d’autres radicaux français, avaient déjà, à peu près depuis 2008, adopté les idées de Douguine (comme aussi d’autres idées occultistes et païennes). Depuis, sur le fond de la vieille fascination, immune aux informations et aux témoignages incommodes, que la Russie exerce sur les Français, beaucoup d’entre eux en sont venus à croire qu’elle est vraiment le pays qui défend le christianisme et la tradition, et non celui qui, pendant des dizaines d’années, a stimulé le terrorisme islamique et qui applique aujourd’hui le douguinisme, sous la direction de Poutine, – l’homme décrit par Anna Politkovskaia et Alexandre Litvinenko – qui voit dans la dissolution de l’URSS un grand drame ; il ne perd aucune occasion d’aider les régimes terroristes et il compare le pèlerinage à la momie de Lénine avec la vénération des reliques des saints. Bien peu de Français sont inclinés à voir que, dans le bastion de l’orthodoxie, seulement 41 % des Russes se considèrent orthodoxes, que le patriarche Kyrill, ancien chef KGB, se soit enrichi par le commerce du tabac, que l’Olympiade de Sotchi ait eu, à leurs yeux, plus d’importance que les déshérités du sort, – les enfants de la rue, les femmes battues, les vieillards, les drogués, les malades du SIDA, etc., – ou bien que des prêtres russes aient accompagné, avec des cantiques et des bannières, les militaires qui ont occupé la Crimée.

Il est vrai, ces choses se voient difficilement lorsque la vérité n’a pas d’importance et que le bac manque de relevance. Quand les repères comptent de moins en moins, l’apologie de la terreur apparaît comme une idée quelconque entre autres et n’éveille plus de réactions de défense, tandis que l’uniforme des détenus devient un dress code pour collecter des fonds et ne rappelle plus l’habit porté par les millions des „ZeKa” qui sont morts dans le Goulag.

Dans cet état de choses, quand les attaques contre les fondements du bon sens sont prises à la légère et combattues de manière incohérente, le combat pour la civilisation en arrive à se dérouler entre niais et barbares, et, comme dit Thomas Sowell, dans cette compétition les barbares jouissent de chances considérables.

Versiunea in limba romana a articolului

Puteți sprijini activitatea noastră cu o donație unică sau una recurentă prin Patreon.

Mihaela Bărbuş

Mihaela Bărbuş

De profesie medic veterinar, Dr. Mihaela Bărbuş provine dintr-o familie cu rădăcini transilvănene şi regăţene, greco-catolice şi ortodoxe. Împreună cu Dr. Anca Cernea, este legatar universal al testamentului diplomatului Camil Demetrescu.

5 Comments

  1. Un articol excellent – chiar daca nu am inteles un singur cuvintzel datorita faptului ca este in limba franceza.

  2. Dana
    3 June 2014

    comme j’ai deja ecrit: la mere des idiots est universelle

  3. Liv STOmer
    3 June 2014

    Pacat de Plantu – imi placea cum desena. Pacat. Acum nu imi mai place.

  4. doru
    3 June 2014

    Mă gândesc ce ar fi fost Gelu Voican Voiculescu într-o țară care i-ar fi oferit posibilitatea unei anverguri pe care o permite Rusia. Prin anii 80 stătea la picioarele unui ciudat maestru spiritual rus poposit într-o garsonieră din București, dar se vede treaba că miticismul bucureștean are și el părțile lui bune.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *